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21 juillet 2015 2 21 /07 /juillet /2015 22:08

Al-Rifâ'î (Ahmad b. 'Alî Abu l-'Abbâs)

Ce maître spirituel et savant shâfi'ite naquit aux environs 500H/1106 dans un petit village de la région marécageuse de l'Irak située entre Bassora et Wâsit. Il est appelé aussi al-Maghribî car son grand-père avait émigré de La Mecque à Séville en Espagne puis, de là, à Bassora. On sait peu de choses le concernant. Selon certains fils posthume, selon d'autres ayant perdu son père à l'âge de sept ans, il fut élevé par son oncle maternel. Il étudia auprès du savant shâfi'te 'Alî al-Wâsitî et poursuivit ses études jusqu'à l'âge de vingt-sept ans et reçut alors la khirqa de son oncle qui lui enjoignit de s'installer dans le petit village d'Umm 'Ubayda, non loin de là où il était né et où il demeura jusqu'à sa mort. Ahmad Rifâ'î reprit la direction de la confrérie à la mort de son oncle qui la dirigeait. Il en étendit la réputation de façon fabuleuse et sa tarîqa compta très vite un grand nombre de disciples. Certains, dont Ibn al-Jawzî, attestent qu'il aurait également attiré des foules d'une centaine de milliers de personnes. Il ne laissa derrière lui aucun traité mais des sermons, un dîwân et diverses récitations et awrâd (« pratiques dévotionnelles »). Il ressort des propos qui nous sont parvenus de lui qu'il serait un descendant du Prophète et de sayyida Fâtima et le « substitut » (nâ'ib) de l'Envoyé sur terre. Cependant, d'une extrême humilité, il aurait, selon d'autres, refusé tout titre, qu'il s'agisse de Qutb, de Ghawth ou même de Shaykh. Quand on lui rapporta les paroles de sidnâ Jîlânî selon lesquelles ce dernier déclarait avoir « son pied sur la nuque de tous les saints », il ajouta : « et sur la mienne aussi ». Il mourut en 578H/1182. Son ordre se développa et acquit une réputation considérable au VIe siècle de l'Hégire (XIIe siècle de l'ère chrétienne). Il s'étendit en Égypte, en Syrie, en Turquie et fut la plus répandue des confréries jusqu'au IXe siècle de l'Hégire (XVe siècle de l'ère chrétienne).

Il écrivit dans son Hâla : « C'est par la science de la connaissance que le secret intime (sirr) du serviteur s'envole, doté des ailes de la connaissance, dans le domaine des "subtilités" de la toute puissance divine, et s'élève vers les jardins de la sainteté divine. »

Tiré du livre Femmes soufies, Sulamî. Notices biographiques par Jean Annestay

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