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17 octobre 2015 6 17 /10 /octobre /2015 17:23

Savant et ascète de Kufa, il naquit en 97H/715 ; sa désignation d'al-Thawrî (« le Taureau ») proviendrait, selon 'Attâr, du fait qu'alors il était encore jeune, il pénétra « dans une mosquée sans se préoccuper de la manière dont il y posait le pied » et qu'il « entendit une voix qui le traitait de thawr » (p. 191), d'où le surnom qui allait lui restée. Ce juriste réputé parmi les premiers spirituels soufis s'est consacré science du hadîth et fait partie des plus grandes références en ce domaine (on le surnommait amîr al-mu'minm, « prince des croyants », titre habituellement attribué aux califes). « Les sources indiquent qu'il désapprouva la corruption des figures politiques. On dit qu'il était toujours en fuite pour sauver sa vie et qu'il écrivait ses notes sur sa chemise car il ne pouvait emporter ses livres avec lui. Vers la fin de sa vie, [après être passé par le Yémen où il fut commerçant puis s'être rendu à plusieurs reprises à La Mecque mais aussi au Liban, en Syrie et en Palestine] il dut s'exiler à Bassora [de 155 à 161H/772-778 pour échapper à la vindicte du calife abbasside al-Mansûr] » (Cornell, p. 74). Là, il y fut le disciple de Râbi'a al-'Adawiyya qui s'adressait souvent à lui avec sévérité ; beaucoup des sentences de la sainte ont été rapportées par son intermédiaire. Il fonda une école de droit, la thawriyya ; assez populaire parmi les soufis, elle ne rencontra cependant pas un grand écho au sein de la communauté musulmane. On lui doit un commentaire du Coran. 'Attâr rapporte que ce grand spirituel serait resté vingt ans sans dormir la nuit (p. 192). Il mourut à Bassora en 161H/778.

Il dit : «Je suis surpris qu'en Enfer, on trouve plus de femmes que d'hommes car la conduite des hommes est pire que celle des femmes. » Ou encore : « Le savant est le docteur de la religion et l'argent sa maladie. Quand le docteur contracte la maladie comment pourrait-il soigner l'autre ? »

On ne doit pas le confondre avec Sufyân b. 'Uyayna, natif lui aussi de Kufa, et qui vécut dans la même période mais se fixa et enseigna, par contre, à La Mecque.

Tiré du livre Femmes soufies, Sulamî. Notices biographiques par Jean Annestay

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