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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 09:38

Ainsi qu'une fiche sur le sionisme :

 

 

Le sionisme

 

Depuis la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 et le début de la deuxième diaspora, l'espoir du retour en Terre d'Israël (Eretz Israël) a toujours été omniprésent dans les différentes communautés juives. Mais cette aspiration jusque-là religieuse trouvera un nouveau penchant plus politique avec l'apparition du sionisme.

À partir des années 1850, une première approche du retour en Palestine fit son apparition avec notamment le philosophe allemand Moses Hess qui aborde cette question sous un angle principalement politique. Précurseur du sionisme, il prônait la création d'un État juif socialiste en Palestine pour pouvoir faire face à l'antisémitisme qui était non plus religieux, mais sociétale et politique. À partir de 1880, une nouvelle phase, appelée présionisme, suivit. De plus en plus pessimistes sur les possibilités d'intégration, des intellectuels russes firent la promotion de la création d'une nation juive en Palestine ; le porte-parole de cette mouvance fut Léon Pinsker (1821-1891), son action incita dix mille juifs à émigrer en Palestine, mais ils ne purent maintenir une indépendance financière et l'opération fut un échec.

Toutefois, le véritable fondateur du sionisme politique fut Theodor Herzl (1860-1904) ; l'antisémitisme grimpant l'incitera à publier en février 1896 le manifeste « L'État des juifs. Tentative de solution moderne à la question juive » dans lequel il appelle à la création d'un « État pour les juifs » sous l'égide internationale. Il lança le mouvement sioniste en 1897 lors du premier congrès sioniste à Bâle où seront définis l'armature institutionnelle et le programme politique du mouvement. Une sorte de « parlement », le congrès sioniste dont les délégués étaient élus par les membres du mouvement, fut mis en place. D'autres organes visant à financer le mouvement et l'achat de terre en Palestine furent également créés.

Herzl fit du sionisme une question de politique internationale. Il commença par négocier avec l'Empire ottoman l'obtention par les juifs de la Palestine (1896-1902). Le manque de succès de ces négociations le fit se tourner vers l'Empire britannique qui lui proposa l'établissement de colonie dans le Sinaï et en Ouganda ; ces propositions, bien que n'ayant pas eu de suites, légitimèrent le mouvement sioniste. Après la mort de Herzl, Chaïm Weizmann continua son dialogue avec les Britanniques jusqu'à la déclaration faite par Arthur James Balfour qui accorda son accord de principe à la création d'un « foyer national » juif ; cette déclaration sera reconnue officiellement par la Grande-Bretagne en 1922.

Une deuxième émigration vers la Palestine eut lieu entre 1904 et 1914. Cette quarantaine de milliers de colons mit en place une « conquête par le travail » avec l'exigence d'un « travail hébreu », les fermiers juifs ne devant employer que des juifs, et la mise en place d'exploitations coopératives : les kvoutza dont la première fut fondée en 1909. Les premiers partis politiques apparurent, de même que des milices de défenses.

Cependant, la cause sioniste resta très minoritaire jusqu'en 1945 avec une indifférence voire même une hostilité d'une majorité du monde juif. Cette contestation fut soit contre l'idée de la persistance historique du peuple juif : marxiste appelant à un rapprochement du prolétariat, libérale appelant à une intégration des juifs dans leur société « d'accueil », et juive réformée promouvant l'idée d'un judaïsme uniquement religieux ; soit sur la nécessité d'une émigration massive des juifs en Palestine : socialiste appelant à l'autonomie culturelle et à la lutte des classes, autonomiste appelant à l'autonomie communautaire à l'intérieur même des États, religieuse refusant l'accélération du retour des juifs, et territorialiste appelant à fonder un état dans un territoire vacant. La plupart de ces critiques se résorberont jusqu'à devenir minoritaires à la suite de la Seconde Guerre mondiale.

Certaines réserves prirent également corps contre une omniprésence du sionisme politique ; tout d'abord avec la promotion d'un sionisme culturel favorisant l'éducation et la diffusion de la langue et de la culture hébraïque, avec notamment la fondation de l'Université hébraïque à Jérusalem en 1925 ; puis une réticence éthique appelant à l'ouverture à l'Autre et à la création d'un état binational, judéo-arabe, en Palestine ; et enfin une réticence religieuse de la part des sionistes orthodoxes qui ne voyaient en la solution politique qu'un moyen vers la rédemption d'Israël.

Toutefois, ces réserves furent assez marginales et le mouvement sera principalement dominé par un sionisme étatique. Les partisans d'un État juif souverain étaient divisés en trois grandes familles politiques : le « sionisme général », initialement majoritaire, sans idéologie trop tranchée ; le révisionnisme privilégiant des actions plus violentes avec la promotion d'une armée juive ; enfin le « sionisme socialiste » devenant dominant à partir de 1933 et promouvant le travail pionniers.

L'Agence juive, créée en 1922 pour coopérer avec l'Empire britannique, prit de plus en plus de poids politique ; elle se transforme dans les années 1930 en véritable gouvernement potentiel. Les juifs de Palestine étaient quant à eux représentés par L'Assemblée des élus et le Conseil national.

Le sionisme atteignit son but principal avec la déclaration d'indépendance de l'État d'Israël le 14 mai 1948. Cependant, la grande majorité des juifs resta dans leur « pays d'exil », le sionisme prit donc une forme autonome en continuant à appeler les juifs à rejoindre l'État d'Israël. L'Agence Juive continua à amasser des dons dans le but d'aider les juifs candidats à l'émigration à s'installer. Les communautés juives se dotèrent d'instances (le C.R.I.F. en France) et de lobbies (l'A.I.P.A.C. aux États-Unis) pour défendre les intérêts d'Israël dans les pays occidentaux. Par ailleurs, la Diaspora, n'ayant au départ que peu de poids dans les affaires intérieures d'Israël, en prit de plus en plus suite à la guerre du Kippour. Tout en soutenant la politique israélienne dans son ensemble, elle n'hésita pas à émettre des critiques à son égard. Finalement, le sionisme perdu de sa substance d'origine et devint un pro-israélisme.

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